Lorsque la décision de devoir se séparer de son conjoint s’impose à vous, de nombreuses démarches devront être effectuée : consulter un avocat, réunir des documents, réfléchir aux questions du logement, des enfants, du partage des biens, et à leurs incidences pratiques pour l’avenir.
Mais le divorce étant un droit, et non une obligation, il existe des situations où l’un des conjoints souhaite divorcer et l’autre non. Dans ce cas, reste-t-on prisonnier de son mariage, sans aucun recours ? Peut-on « forcer » son conjoint à divorcer ?
Nous rappellerons qu’hormis le cas du divorce par consentement mutuel, qui suppose le consentement des deux époux quant au principe de divorcer, toute personne souhaitant mettre fin à son mariage peut déposer unilatéralement une requête en divorce.

Cette requête est rédigée par l’avocat et n’impose pas, à ce stade, d’expliquer les raisons pour lesquelles on souhaite mettre fin au mariage.
On y expose uniquement les mesures « provisoires » que vous souhaitez mettre en place, c’est-à-dire les mesures que vous souhaitez appliquer dans le cadre de la séparation qui va intervenir, concernant la résidence séparée, le mode de résidence des enfants, les mesures financières (pensions alimentaires, remboursement des prêts, etc…), en attendant que le divorce soit prononcé par le Tribunal.
Le juge aux affaires familiales fixera alors une date d’audience, appelée « audience de tentative de conciliation », à laquelle sera convoqué l’autre époux, par lettre recommandée avec accusé de réception.
Si ce dernier ne va pas retirer son courrier à la Poste, l’époux qui aura déposé la requête sera alors invité par le juge à faire convoquer son conjoint par huissier ; et lors de l’audience suivante, une décision sera rendue, avec ou sans lui.
Cette décision (appelée Ordonnance de Non Conciliation) va fixer les mesures qui vont s’appliquer durant la procédure de divorce, comme indiqué précédemment, mais ne prononcera pas encore le divorce.
En effet, il faudra ensuite procéder à la délivrance de l’assignation en divorce, c'est-à-dire de l’acte d’huissier qui explique, cette fois, le motif pour lequel on souhaite divorcer.
Face à un conjoint qui ne souhaite pas divorcer, il n’existe que deux solutions :

- Le divorce pour faute, dans l’hypothèse où vous détenez la preuve d’une faute qu’il aurait commise à votre encontre (violence, adultère, abandon du domicile conjugal, etc…)
- Le divorce pour altération définitive du lien conjugal
- Soit vous viviez déjà séparément de votre conjoint depuis quelques mois. Il ne vous reste plus alors qu’à attendre le nombre de mois nécessaires pour atteindre les 2 ans, avant de procéder à la délivrance de l’assignation et de poursuivre la procédure.
- Soit vous ne viviez pas encore séparément de votre conjoint et le point de départ de votre délai de 2 ans commencera donc à courir à compter de l’Ordonnance de Non Conciliation qui aura été rendue par le Juge aux Affaires Familiales.