COMBIEN VAUT UN AVOCAT ?
Pour le premier article de ce blog, contrairement à ce que j'ai indiqué en page d'accueil, je ne parlerai pas de droit de la famille mais d'honoraires.
Tant pour l'avocat que pour le client, l'honoraire est l'un des critères importants qui déterminera si la relation professionnelle va se nouer ou pas.
Bien évidemment, l’honoraire ne devrait pas être le seul critère qui guide notre choix de prendre tel avocat plutôt que tel autre mais, ne faisons pas preuve d’hypocrisie, nous savons tous que c’est souvent le cas.
C’est la raison pour laquelle il m’est apparu naturel d’aborder cette question dès le début de ce blog afin d’évacuer cette question gênante que tout le monde a en tête mais que personne n’ose poser : Combien vaut un avocat ?
L'honoraire, pour l’avocat, c’est sa rémunération.
Par rémunération, il ne faut pas entendre « salaire » mais le financement qui lui permet d’exercer sa profession.

L’honoraire qui est versé par le client va donc servir à payer : le lieu dans lequel l’avocat va vous recevoir et les charges y afférentes (Électricité, chauffage, téléphone etc…), l’équipement qui va permettre à l’avocat de défendre votre dossier (documentation, informatique, photocopieur, etc..), le personnel de l’avocat et enfin, l’avocat lui-même (s’il a payé ses cotisations obligatoires avant).
Pour comprendre encore mieux à quoi sert l’honoraire que vous versez, posez vous la question suivante : qui voudrait que son avocat le reçoive dans un garage glacial et mal éclairé, que l’on ne peut joindre ni par téléphone ni par mail et qui se base sur des ouvrages vieux de plus de 5 ans pour trouver la solution au problème qui vous préoccupe ?
En revanche, ce que le client sait moins, c’est que l’honoraire est également pour l’avocat la reconnaissance du travail accompli, le remerciement de l’écoute et du soutien apporté, de la patience et de la compassion témoignée.
Dès lors, un avocat, qui constate que sa facture met beaucoup de temps à être payée (voir pas du tout), a aussi l’impression d’être méprisé par son client, rabaissé au même rang qu’un simple produit de consommation, entre l’écran plat et le dernier smartphone. Sa motivation risque ainsi d’être fortement entamée.
Pour le client, l’honoraire, c'est le prix de la prestation, du conseil qu'il est venu chercher.
Et, de façon tout à fait logique, il veut s'assurer que la somme qu'il va verser est la juste valeur de ce qu'il va recevoir.
Il va donc chercher à comparer les prix, parfois même à faire jouer la concurrence.
Malheureusement, souvent (trop souvent ?), il est déçu. Ou plutôt, il trouve cela cher pour quelque chose qui, au final, s'est révélé bien simple.
Le problème, effectivement, est que le client va se référer au résultat pour juger si le prix qu’il a payé est trop élevé ou pas.
Or, l’aspect simple de la matière dépend de la catégorie à laquelle appartient le litige : plus le litige fait partie des évènements de la vie courante, plus cela paraîtra simple au client, plus le litige appartiendra à une catégorie qu’il n’a pas l’habitude de rencontrer, plus cela lui paraîtra compliqué.
Exemple : le client se posera moins de question sur l’honoraire lorsqu’il s’agira de rémunérer un avocat qui lui rédigera un acte de cession de fonds de commerce avec clause de garantie de passif, que lorsqu’il s’agira de rémunérer celui qui lui rédigera sa convention de divorce par consentement mutuel.
Pour autant, dans les deux cas, il y aura eu le même nombre d’année d’études, le même travail de recherche et de rédaction.
L’aspect simple de la matière va également dépendre d’Internet. Si la question à laquelle est confronté le client, a été abondamment commentée sur Internet, l’avocat ne devient plus alors qu’un simple ordinateur avec une robe.
Je vous vois sourire, mais vous savez que c’est vrai.
Enfin, je vous renvoie au billet d’un confrère qui traite de la question mieux que moi http://rocheblave.com/avocats/cabinet-avocat/
Vous comprendrez dès lors que mon blog ne servira pas à donner des consultations juridiques gratuites.
En revanche, vous pourrez maintenant répondre en toute connaissance de cause lorsque vos relations vous demanderont « il est cher ton avocat ? »